• Au moment où le gouvernement français nomme comme Ministre des Outre-mers un Guadeloupéen, et comme Ministre de la Justice une Guyanaise, au moment où, dans les Jeux Olympiques, les performances des sportifs guadloupéens, martiniquais, guyanais font briller les sports collectifs et l'athlétisme français, et parallèlement, au moment où la Martinique a été mise à l'honneur et a vu reconnaître sa culture et son identité à Cuba, au moment où intellectuels et artistes revendiquent clairement leur histoire et leur culture, que nombre de musiciens affirment fièrement leur identité à travers la reconnaissance du créole et du bèlè, au moment où la Martinique est autorisée à siéger à l'OECS, une question ne peut manquer de se poser: le cheminement historique de la prise de conscience de l'identité martiniquaise, a-t-il comme finalité d'aboutir à une intégration toujours plus poussée à la France, ou bien peut-il nous conduire à une expression institutionnelle reflétant l'originalté de notre situation, orientée vers une meilleure intégration dans  notre contexte caribéen?

    La thèse de l'assimilation la plus complète a toujours été ardement défendue par la Droite, et c'était même là  l'essentiel de son programme politique en toute circonstance. On a pu constater aujourd'hui que la plupart de ses représentants ont évolué vers la reconnaissance du principe de l'identité martiniquaise, mais c'est en définitive pour mieux affirmer qu'elle n'est qu'une expression de notre identité française fondamentale. Et chose un peu paradoxale, il semble même que bien des positions que l'on classe généralement dans la pensée de Gauche, aboutissent sensiblement à la même conclusion.

    S'il est parfaitement fondé que ceux de nos frères et soeurs qui, pour des raisons diverses ont fait le choix ou simplement accepté de s'établir en France, puissent revendiquer leur identité française à part entière, parce-que c'est là que se situe leur vie en définitive, il reste à se demander qu'elle est la bonne solution pour les Martiniquais qui, ici, ont à construire et à développer leur pays, qui ne saurait être seulement considéré comme un simple "territoire", et ceci, dans le contexte historique et géographique qui est le leur, en relation avec les perspectives d'avenir qu'implique cet environnement.

    Depuis plus de tente ans, les patriotes, par leur engagement militant constant et par leur capacité d'adaptation intelligente aux conditions concrètes de l'histoire de nos relations avec la France, ont démontré dans les faits que l'on pouvait aboutir à une solution réaliste et intelligente, parfaitement applicable dans le cadre juridique actuel, par la mise en place de la Collectivité de Martinique. C'est une réponse qui correspond aux données complexes du présent et qui préserve l'avenir. Ele a été confirmée par le vote démocratique des Martiniquais, dans une consultation validée par les termes mêmes de la Constitution française. Remettre cela en cause, même par des manoeuvres détournées, ne serait ni plus ni moins qu'une tentative de faire reculer l'histoire.


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    Intervention de Marie-Hélène Léotin, lors de la réunion mensuelle des militants du MIM, le 29 juin 2012, au François.

    Au nom du Conseil National des Comités Populaires (CNCP), je salue les Comités Patriotes rassemblés ce soir dans cette salle. C'est bien l'unité des Patriotes qui nous a pemis d'atteindre ces résultats électoraux, avec deux députés patriotes à l'Assemblée législative. Nous avons doublé la mise. C'est une avancée considérable pour le camp patriotique. Le bilan des élections législatives en Martinique se caractérise par un effondrement de la droite, un coup d'arrêt pour le PPM et ses alliés, un nouvel essor pour les patriotes.

    Désormais, deux camps se dessinent dans le paysage politique martiniquais:

    1. Le camp des partis poliiques qui veulent avancer sur le chemin de la responsabilité martiniquaise et de l'émancipation.

    2. Le camp des partis poltiques qui veulent freiner le mouvement d'émancipation du peuple martiniquais.

    En 1958, lorsque de Gaulle proposa la Communauté française, façon de consever la tutelle française sur les colonies, Aimé Césaire et le PPM qui avaient dit NON dans un premier temps, se ravisent et disent OUI à la Communauté française!

    En 1981, lorsque François Mitterrand arrive au pouvoir, il y avait une possibilité d'ouvrir une brèche pour une modification institutionnelle. Le PPM dit: moratore!

    En 2003, lors de la première consultation populaire pour une évolution vers l'Assemblée unique, le PPM en la personne de Camille Darsières déclare: la ni an chat an sak!

    En 2010, deuxième consultation pour la Collectivité unique sous l'égide de l'article 74. Le PPM dit: troisième voie!

    En vérité, le PPM fait tout pour freiner la marche du peuple martiniquais vers plus de responsabilité.

    A l'issue du vote du 24 janvier 2010, nous sommes en mesure de préparer la mise en place de la Collectivité de Martinique régie par l'article 73. C'est le principal défi qui nous attend dans les années à venir. Nous respectons le choix des Martiniquais. Nous n'entrerons pas dans une nouvelle période d'instabilité institutionnelle en suivant le choix de partis poitiques qui demandent une révision de la constitution pour introduire une troisième voie. Nous mettrons toutes nos forces pour réussir la Collectivité de Martinique sur des bases démocratiques.

    Pour nous, la Collectivité de Martinique signifie  une autre conception du développement économique, une conception qui s'appuie sur les notions de responsabilité politique, d'autonomie alimentaire, d'autonomie énergétique, de parité en politique, de représentativité des différents courants politiques. Lorsque nous parlons de responsabilité martiniquaise, nous devons être conscients que nous allons nous retrouver face à nos problèmes. Il n'y aura pas de solution miracle, pas de décision venant d'en haut, pas de résolution paternaliste venant du gouvernement français.

    Aujourd'hui, le peuple martiniquais est face à son destin. L'espoir, ce sont les Patriotes qui apportent des idées nouvelles pour faire de notre pays un trésor au service de l'épanouissement de chaque Martiniquais. Il nous reste à continuer le travail pour avoir une population consciente et mobilisée autour du projet des Patriotes.

     


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  • A PROPOS DES ORIENTATIONS BUDGETAIRES 2012 DU CONSEIL REGIONAL
    Le débat sur les Orientations budgétaires  du Conseil régional pour l’année 2012 s’est tenu à la mi-janvier. Une nouvelle majorité étant en place depuis deux ans, il est de bon ton d‘annoncer une rupture radicale par rapport à ce qui se faisait sous la mandature précédente : « changer de modèle économique », «  pratiquer une politique de projet et non plus une politique de guichet », etc.  Où se situe la vraie rupture ?
     Dans le rapport sur les Orientations budgétaires 2012, la majorité régionale lance un défi : « la relance économique du pays ». Une remarque préliminaire : le développement économique ne dépend pas seulement du Conseil régional ; il y a l’Etat, il y a les investisseurs privés. Le Conseil régional est là pour créer un environnement propice, pour mettre en place des infrastructures modernes, mais il se doit aussi de réclamer la possibilité de disposer d‘un pouvoir réglementaire et législatif afin de protéger notre production et nos emplois. C’est cela la vraie rupture. On ne peut pas parler de relance économique et oublier que nous sommes dans un environnement concurrentiel où la petite entreprise martiniquaise ne résistera jamais si elle ne bénéficie pas de mesures de protection.
    La stratégie financière de la majorité régionale est déclinée en trois points :
    -    Non augmentation de la fiscalité indirecte.
    -    Maintien d’un niveau d’épargne suffisant.
    -    Préservation de la solvabilité financière de la collectivité.
    En soi, Il n’y a pas là de nouveautés. Toute collectivité bien gérée se doit de respecter ces trois axes. Par contre, il y a bien une rupture annoncée dans les orientations budgétaires : c’est la « rupture par l’investissement » fondée sur un recours massif à l’emprunt : 62 millions € en 2011, 70 millions en 2012, 70 millions n 2013, près de 71 millions en 2014. Au total, 273 millions €. En francs cela fait : 1 milliard 800 millions de francs !
    Voilà l’endettement qui se prépare pour les trois ans à venir, afin d’assurer une relance économique sur laquelle nous n’avons aucune maîtrise car nous ne revendiquons pas les outils réglementaires pour protéger notre production et nos emplois. La majorité actuelle au Conseil régional se révèle être de véritables dogmatiques de l’endettement alors que les patriotes avaient pris soin de désendetter la collectivité afin de rester crédibles et solvables auprès des organismes financiers.
    Mais la question de fond n’est pas celle de l’endettement. Cela fait des générations qu’on parle de développement économique, développement des entreprises, développement du tourisme, emplois pour la jeunesse. Si cela pouvait se faire par un simple changement de président à la tête du Conseil régional ou à la tête de l’Etat français, cela se saurait depuis longtemps. Les choses ne sont pas aussi simples. Depuis plus de trois cent cinquante ans que la Martinique est une terre française, pourquoi n’est-elle toujours pas développée ? La Martinique est toujours une terre à décoloniser, beaucoup de décideurs politiques dans notre pays semblent l’oublier ! Il n’y aura pas de rupture tant que notre agriculture restera orientée vers le développement d’une culture spéculative destinée au marché européen, tant que notre économie restera une économie de transferts et de demande s’appuyant sur la consommation de produits importés de France. Il y a développement seulement pour les spéculateurs et les importateurs, pas pour nos petits producteurs. Or, c‘est l’augmentation de la production qui crée l’emploi.
    Il n’y aura pas de « Martinique nouvelle » si nous ne disposons pas d’un véritable pouvoir pour contrôler les prix, pour protéger notre terre, nos ressources, notre production et nos emplois. Faire croire autre chose, c’est continuer à bercer d’illusions le peuple martiniquais. On risque de dire : « encore un plan de développement », mais les pertes d’emplois sont supérieures aux créations d’emplois, le taux de chômage des jeunes atteint un niveau record. F. Fanon parlait d’économisme : lorsque la métropole coloniale se rend compte que les gens commencent à bouger, elle fait semblant de comprendre notre situation, elle ouvre des chantiers de chômage, elle propose des mesures spectaculaires (le document parle de « décupler notre capacité d’investissement »), mais il n‘y a toujours pas de développement économique car les liens de dépendance et de domination sont toujours là.
    Quelle garantie avons-nous que le plan d’actions et de développement annoncé va réussir si nous n’avons aucun pouvoir de décision ici sur nos orientations économiques ? Combien de plans de développement a-t-on déjà écrit sur papier ? Nous ferions bien de réfléchir un peu à ce qui se passe à Saint Barthélémy. Sortir de la récession ne se décrète pas, si on ne modifie pas l’environnement économique et législatif dans lequel travaillent nos entreprises.
    Le 19 janvier 2012


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  • CNCP
    Conseil National des Comités Populaires
    8 rue Pierre et Marie Curie – Terres Sainville
    97200 FORT DE France  05 96 63 75 23
    E-mail : cncpmartinique@orange.fr


    DÉCLARATION DU CNCP
    Conseil National des Comités Populaires


    Le Conseil National des Comités Populaires (CNCP) apporte son soutien total aux candidats du camp patriotique aux élections législatives des 9 et 16 juin 2012 : Marcelin NADEAU dans la circonscription du Nord, Francis CAROLE dans la circonscription de Fort-de-France, Jean-Philippe NILOR dans la circonscription du Sud et Alfred MARIE-JEANNE dans la circonscription du Centre-Atlantique.
    Le camp patriotique se présente uni à ces élections législatives pour porter de véritables perspectives de changement et c’est un signe fort en vue de la préparation aux échéances électorales de 2014 pour la mise en place de la Collectivité Territoriale de Martinique. Les patriotes qui ont largement œuvré pour cette avancée significative, sont fermement décidés à continuer leur tâche en ce sens.
    Notre pays s‘enfonce dans une crise chaque jour plus profonde qui touche particulièrement notre jeunesse et les couches populaires. Notre peuple est de plus en plus conscient que le modèle économique fondé sur le développement de la consommation ne peut créer d’emplois durables capables d’entraîner une baisse significative du chômage.
     Notre peuple doit trouver les moyens d’accéder à une responsabilité effective pour être en mesure d’organiser son existence afin de gérer de manière rationnelle les questions d’emplois, d’éducation, de préservation de notre terre et de nos ressources. C’est ce langage que tiennent les patriotes. C’est la tâche d’aujourd’hui pour les députés patriotes.
    Continuons le travail d’éveil des consciences pour la responsabilité martiniquaise !
    Votons massivement pour les candidats patriotes !

                                   


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  • Dès 2008, au début de la nouvelle mandature municipale, l'opposition MIM-CNCP a demandé la commande d'un audit sur les finances et l'état du patrimoine de la commune. Le résultat de cet audit a été communiqué à la fin du mois d'octobre 2011. Il s'avère que la situation financière de la commune est dans un état particulièrement préoccupant, suite à un endettement élevé.

    Déjà, lors du vote du budget primitif 2011 (Conseil Municipal du 31 janvier 2011), nous avons constaté une  diminution du budget (31,6 milliions € en 2011 contre 34,1 en 2010). Au chapitre des recettes, il y a un gel des dotations de l'Etat. Au chapitre des dépenses, les charges de personnel augmentent mais surtout les frais de remboursement de la dette atteignent des niveaux records : plus de 2,2 millions €.

    L'audit révèle qu'à tout moment la commune peut tomber dans un déséquilibre financier. En effet, elle a atteint les limites en termes d'endettement et ne dégage plus d'épargne ou d'autofinancement. Or, l'autofinancement permet de rembourser la dette, de financer de nouveaux investissements et de constituer des réserves. Les marges  de manoeuvre de la commune se détériorent depuis  2009 (hors travaux en régie). C'est peut-être cela qui explique aussi le retard mis à réaliser la route et les réseaux VRD pour le nouvel hôpital de la Pointe Courchet! Et ce sont nos malades, nos personnes âgées et dépendantes qui souffrent de cette situation.

    La durée de désendettement de la commune s'étale sur près de 60 ans! Pourtant, les recettes de fiscalité directe ont considérablement augmenté: entre 2004 et 2010, avec la hausse du taux des impôts locaux et l'élargissement de la base, les rentrées d'impôts sont passées de 2 500 000 à 5 000 000 €. Autrement dit, l'impôt perçu a tout simplement doublé!

    La commune du François doit faire face à des frais financiers très importants du fait du recours massif à l'emprunt. L'endettement communal est en forte progresion et s'accompagne d'une solvabilité très réduite car l'épargne est pratiquiement inexistante. Le moindre faux pas, la moindre dépense imprévue peuvent nous faire basculer dans une situation d'étranglement financier qui risque encore de coûter cher au contribuable franciscain.


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